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 Levy s'égarant à la frontière des Enfers

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Biket
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Biket


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MessageSujet: Levy s'égarant à la frontière des Enfers   Levy s'égarant à la frontière des Enfers EmptyVen 2 Aoû - 15:58

Âge : 54 lunes
Sexe : Femelle
Troupe : Inondée
Rang : Chasseuse
But :Ne. Plus. Jamais. Avoir. Peur.

Physique : Ne commence pas à te dire que tu n'es rien, commence à te faire à l'idée que tu es individu comme un autre.

Je crois que je suis blanche. Je crois que j'ai les poils longs. Je crois que mes yeux sont bleus. Je crois que mon visage est fin. Je crois que ma queue est longue. Je crois que je suis haute sur pattes. Je crois que j'ai mal quelque part. Je crois que je suis une femelle. Je crois que j'ai un problème. Je crois que je suis née faible.

Tu as le pelage blanc tigré de gris. Tu as les poils épais, ils te tiennent chaud lors de la saison des neiges. Tes yeux sont polaires, ils sont grand et tu glaces le monde de ton regard.
Ton visage est une sorte de perfection, une perfection cependant malmenée par cette cicatrice te barrant le museau. Tu as une queue remarquablement longue, d'un blanc tigré de gris foncé, ton équilibre est assuré. Tu es grande, oh oui, très grande, tu surpasses un peu les autres d'ailleurs. Tu as mal partout, les cicatrices sont gravées à jamais sur la totalité de ton corps et tu ne peux rien y faire. Tu es une femelle. Tu es une femelle, le voilà ton problème. Tu es née femelle.

Caractère : Le plus dur n'est pas de devenir un monstre mais de redevenir une bonne personne

Je crois que je n'ai aucune confiance en moi. Je crois que je suis plus ou moins intelligente. Je crois que, parfois, je ne ressens rien que des sentiments négatifs. Je crois que j'aime trop passionnément. Je crois que je cache ce que je ressens. Je crois que je n’ai aucune assurance. Je crois que je suis malsaine. Je crois que je ne fais pas exprès. Je crois que je suis jalouse. Je crois que je suis assez intelligente. Je crois que je suis seule. Je crois que je suis renfermée. Je crois que je suis incapable de changer.

Tu as ne sais rien faire sans les autres, toujours à demander si tout ce que tu fais est bien, si tout ce que tu fais est correct, tu t'en assures toujours, tu ne sais pas faire autrement, tu as perdu toute ta confiance et toute ton estime envers toi-même. Tu caches toujours tes sentiments réels, tu as décidément trop peur de souffrir, tu ne veux plus avoir à endurer une douleur émotionnelle bien que tu saches cela impossible car tu as l'impression de ne rien ressentir. Lorsque tu vois des personnes qui te sont chères, tu ne souries pas, tu ne ressens rien, tu ne sais pas comment aimer quelqu'un, tu ne sais pas aimer alors tu te dis que tu aimes même si c'est faux. Tout est faut si tu dis aimer car tu en es incapable. De l'assurance ? Ce mot t'est inconnu, tu ne le connais pas, tu ne connais pas son sens ni ses synonymes, tout simplement parce que tu es le contraire d'assurée. Tu es la personne la plus mal assurée au monde. Mais même si tu n'es pas assurée du tout, ça ne t'empêche pas d'être malsaine. Tu aimes la douleur des autres, tu t'en délectes et ce, sans vraiment t'en rendre compte. Tu entres dans une sorte de transe lorsque tu vois un corps ensanglanté, un sourire à la fois cruel et amusé se dessine sur tes lèvres et il n'est pas rare de t'entendre rire. Tu pourrais rester des heures à regarde ce corps se vider de son sang, sans rien faire pour aider l'individu à l'agonie et tu ne t'en rendrais même pas compte, tu reprendrais conscience peu après sans savoir ce que tu ferais ici. Tu ne fais pas exprès et, ce qui est comique, c'est que tu n'aimes pas la violence lorsqu'elle est inutile. Et pourtant tu aimes ce sang qui coule, tu aimes voir la vie quitter les yeux de tes victimes mais tu ne fais pas exprès, tu ne t'en rends pas compte et tu as parfois l'impression d'être un monstre.
Si un jour il t'arrivait d'être jalouse, tu ne le serais pas à moitié car tu ne fais jamais les choses à moitié, tu aimes passionnément, tu hais ardemment et tu jalouses facilement. Malgré ça, tu essaies de faire ne sorte que cela ne brouille pas ton jugement car tu es une personne intelligente, c'est indéniable. Mais cette intelligence personne ne s'en rend vraiment compte car tu es terriblement seule et, même si tu ne t'en plains pas, ça n'est pas facile tous les jours mais si tu étais moins discrète, ce serait sans doute plus facile. Cependant, on ne peut pas changer ce qu'on est.
Tu es trop renfermée, tu ne vas jamais vraiment vers les autres ou alors si mais seulement lorsque tu le veux vraiment et que ça te paraît utile, sinon, tu ne fais rien, tu ne bouges pas, tu ne cherches pas à t'intégrer dans un groupe d'amis et, même si tu en as déjà qui sont merveilleux, tu ne le leur dis pas, tu penses qu'ils le savent mais peut-être que non, tout serait nettement plus facile si tu te décidais à t'ouvrir un peu et à montrer ce que tu penses et ce que tu ressens pour les autres, pour ta Troupe entière.
Mais tu es telle que tu es et ça n'est pas près de changer, il faut t'accepter comme ça, on ne peut pas compter sur toi pour adapter ton caractère à celui que l'on veut voir chez toi.

Histoire : Ce sont les autres qui t'ont forcée à choisir qui tu serais mais c'est toi qui as fait le mauvais choix, pas eux.

Je crois que je suis née dans la Troupe Inondée. Je crois que j'ai perdu mes parents tôt. Je crois que j'ai eu une mère adoptive. Je crois que je me suis fait deux amis géniaux. Je crois que j'ai grandi heureuse. Je crois qu'il y a eu un incident par ma faute. Je crois que j'ai un secret.
Je crois que je suis devenue novice. Je crois que c'était un beau jour. Je crois que j'avais un bon mentor. Je crois que j'étais différente de celle que je suis maintenant. Je crois qu'il s'est passé quelque chose de grave. Je crois que je n'ai jamais été aussi humiliée. Je crois que j'ai un second secret.
Je crois que je suis devenue chasseuse. Je crois que j'ai bien changé. Je crois que mes amis m'ont tourné le dos. Je crois que je ne suis jamais sentie aussi seule. Je crois que j'ai fini par croire que je suis un monstre. Je crois que j'ai essayé de faire bonne figure. Je crois que j'ai réussi à aimer. Je crois que je l'ai regretté. Je crois que j'ai souffert. Je crois que j'ai banni les sentiments positifs tout au fond de mon cœur. Je crois que je ne ressens rien ou du moins pas grand chose.
Je crois que je ne pourrais jamais changer ce que je suis vraiment.

Tu es née au sein de la Troupe Inondée avec pour parents Minerva disparaissant dans la brume et Sting baignant dans la lumière. Tu avais tout pour être heureuse avec ta petite famille bien que tu sois fille unique. Oui mais voila. Tu n'as jamais connu ton père et tu n'as jamais vraiment parlé avec ta mère. Ils sont partis trop tôt pour que tu puisses nouer des liens avec eux. Trois jours après ta venue au monde, ton père a été retrouvé mort sur le territoire et une odeur d'Escogriffe flottait dans l'air. Ta mère n'a plus jamais été la même suite à ce meurtre. Elle ne disait plus rien et était constamment triste. Une semaine plus tard, un matin, alors que tu te réveillais, tu as eu froid. Tu ne sentais plus le lait de ta mère et tu ne comprenais pas pourquoi. Tout le monde te regardait avec de la pitié dans les yeux et tu te demandais si ta mère était partie chasser.
Sauf qu'elle était partie tout court.
Il y eut des patrouilles pour la retrouver mais elle avait réussi à ne pas laisser la moindre trace derrière elle, elle était introuvable et tu fus livrée à toi même alors que tu ne comprenais pas comment ta mère avait bien pu t'abandonner. Tu comprenais que ton père était mort. Mais tu étais là toi. Tu ne lui suffisais pas, voila ce que tu pensais. Et depuis ce jour, tu t'es forgée de ta mère une image arrogante, égoïste au possible et indifférente alors qu'elle était tout le contraire de cela.
Par la suite, tu as été confiée aux soins d'une reine d'âge moyen fort sympathique nommée Hilda riant dans les prés ensoleillés. C'était une femelle douce, gentille, attentionnée, qui ne ferait pas de mal à une mouche mais qui était très loyale d'après ce que l'on t'avait dit. Elle avait perdu ses trois chatons. Deux étaient morts-nés et le troisième avait succombé à la saison des neiges datant d'une ou deux lunes avant ta naissance. Elle avait du lait à foison et nourrissait déjà deux autres petits orphelins nommés Droy protégeant la nature et Jett courant tel un éclair.
À cette époque tu étais encore très sociable et tu t'es tout de suite dirigée vers eux et ce, avec facilité. Ils sont rapidement devenus tes meilleurs amis même s'ils te considéraient comme leur petite sœur car ils te protégeaient du moindre danger. Quant à toi, tu les voyais comme tes deux grands frères que la vie n'avait pas voulu te donner, tu les ramenais à la raison lorsqu'ils voulaient faire des bêtises ou qu'ils se disputaient l'un avec l'autre. Vous étiez un trio fantastique, vous étiez un vrai petit rayon de soleil à vous trois dans la pouponnière.
Jusqu'à tes cinq lunes, tu as effectivement grandi en étant heureuse et épanouie. Au fil du temps, tu étais devenue une jolie jeune chatte enthousiaste qui brillait par son intelligence et par sa vivacité. Tu avais tout pour être au comble du bonheur, Hilda prenait soin de toi et Droy et Jett t'embarquaient à présent dans leurs bêtises sans que tu ne t'en plaignes, au contraire. Même si, à certains moments, durant vos escapades, tu étais devenue la voix de la raison lorsque quelque chose te semblait trop difficile pour vous ou trop risqué.
Tout cela aurait pu continuer, ta vie aurait pu être normale.
Sauf qu'il a fallu que ta prudence te lâche et que tu cesses de raisonner tes deux compères.
À cause de ça, tu es devenue une partie de la personne que tu es aujourd'hui.

C'était un jour simple, comme un autre. Il faisait beau, le soleil était presque à son zénith, le ciel était bleu, dégagé mais pourvu de quelques nuages blancs, le vent soufflait un peu mais il n'était pas trop froid.
Hilda avait décidé d'aller se promener un peu sur le territoire pour se dégourdir un peu les pattes, elle vous faisait confiance à tous les trois, vous aviez cinq lunes et elle estimait que vous étiez assez grand pour savoir quoi faire ou pas lorsqu'elle était absente. Ce qu'elle n'avait pas prévu, c'est que vous alliez faire preuve d'une stupidité sans pareille et que vous alliez la suivre Droy, Jett et toi.
Vous la suiviez tranquillement, cachés par le sens du vent, elle ne pouvait pas vous repérer, surtout qu'elle ne faisait pas spécialement aux odeurs, elle observait juste un peu autour d'elle et se concentrait sur son pas. Et puis soudain, au détour d'un rocher, elle s'est figée. Vous ne le saviez pas mais elle venait de sentir l'odeur d'un blaireau. Derrière elle, derrière vous.
Vos petites truffes avaient bien senti quelque chose mais vous ne saviez pas quoi. Aussi quand un grognement retentit dans votre dos, tu n'as pas compris pourquoi, d'un coup, Hilda s'était retournée et avait bondi vers vous.
Puis tu l'as vu. Ce monstre tout de noir et de blanc aux crocs pointus à découvert. Cette bête qui s'apprêtait à abattre sa monstrueuse patte sur vos trois petits corps frêles.
Tu n'as pas eu le temps de crier, Hilda lui avait déjà administré un solide coup de griffe en plein sur le museau. Blessé, l'animal avait poussé une plainte horriblement aiguë avant de repartir à l'assaut. Votre mère adoptive ne vous avait pas dit un mot, elle vous avait tout juste accordé un regard noir. Elle venait se prendre un coup de griffe sur le flanc et son sang se mit à couler, la plaie étant profonde.
Jett et Droy te criaient dessus, ils te disaient de partir avec eux, de rentrer au camp donner l'alerte mais tu ne les entendais presque pas pour ne pas dire pas du tout. Ton regard restait figé sur ce liquide rouge et poisseux qui sortait du corps de ta chère mère adoptive. Tu ne clignais pas des yeux, ton regard ne dérivait pas, tu étais obnubilée par ce fluide même si, à l'intérieur de toi, une petite voix te criait de t'enfuir, de prendre tes pattes à ton cou et de laisser Hilda se charger de l'animal.
Mais tu n'eus pas le temps de l'écouter. Sa gorge fut tailladée en un coup de croc et elle s'effondra, suffoquant dans on propre sang, l’œil fixé sur ta frêle ossature. Ton regard bougea lentement vers elle et tu la regardais dans les yeux, horrifiée. Tu te souviens d'avoir poussé un cri tandis qu'elle essayait de parler. Tu n'entendais rien de ce qu'elle disait et puis tu as vu l'éclat de ses prunelles s'éteindre et tu as compris qu'elle était morte.
Tu t'es enfuie immédiatement en direction du camp, suivant la trace de tes deux complices de toujours qui étaient déjà partis.
Arrivée au camp, on te posa plein de questions. Où était Hilda ? Que faisais-tu dehors ? Pourquoi n'étais-tu pas rentrée en même temps que Jett et Droy ? Pourquoi avais-tu ce regard effrayé ?
Tu ne répondis à aucune de ces questions, tu as ignoré tout le monde et tu es repartie dans la pouponnière, profondément heurtée par ce qui venait de se passer. Tout était devenu confus dans ta tête, tu ne savais pas quoi faire ni comment te comporter dès à présent.
Tout ce que tu savais maintenant, c'est que tout était ta faute, il t'aurait suffit de ne pas sortir ce jour-là ou de repérer le blaireau un peu plus tôt ou encore d dire à Hilda de s'enfuir. Mais tu n'as rien fait de cela.
Tout était ta faute et tu ne l'as dis à personne.
Ce serait ton petit secret désormais.

Tu es devenue novice un lune plus tard alors que tu en avais six, en même temps que tes éternels camarades, Jette et Droy. Ton mentor se nommait Silver chassant les démons, tu le connaissais pas jusqu'alors mais tu t'en fichais, c'était ton mentor, tu te devais de le respecter et c'était tout ce qui t'importait. Ce jour-là était un beau jour, tu avais le sourire aux lèvres, tu rigolais avec tes deux amis, tu étais heureuse.
Toutefois, au fond de toi, tu ne pouvais t'empêcher de penser qu'Hilda aurait dû être là.
Elle aurait dû te voir monter sur le Promontoire, elle aurait dû te voir aussi heureuse, elle aurait dû voir ce sourire sur ton visage, elle aurait dû voir tes yeux pétillants de malice. Oui elle aurait dû voir tout ça.
Sauf qu'elle ne l'a pas vu.
Et c'est entièrement ta faute.
Tu as bien changé depuis une lune. Tu t'es un peu renfermée sur toi même et tu te sens plus faible qu'avant. Un jour tu as entendu un guerrier dire à un autre que les femelles étaient faibles de toute façon. Tu ne savais pas pourquoi il disait ça mais tu t'es convaincue que c'était pour cela que tu te sentais si lamentable, si misérable.
Suite à ton baptême, ton apprentissage se déroula parfaitement bien, il n'y avait eu aucun incident notable, juste quelques chamailleries avec Jette et Droy mais c'était l'âge en même temps. Cependant, tu soupçonnais ces deux chenapans d'en pincer un peu pour toi et tu en étais désolée car toi, tu ne t'intéressais pas du tout à eux. Ils étaient tes amis d'enfance, tes meilleurs amis, mais rien de plus.
Tout aurait pu bien se passer, tu arrivais à te sortir la mort d'Hilda de la tête sauf qu'il a fallu qu'il se passe quelque chose. Rien ne pouvait être tranquille dans ta vie te disais-tu.
C'était le jour de l'évaluation, comme par hasard. Tu la passais seule mais tu savais que Jett et Droy patrouillaient seuls sur la frontière que vous partagiez avec la Troupe Embrumée alors tu t'étais arrangée pour passer ton évaluation là-bas.
Tout se passait bien tu avais accumulé cinq proies et tu t'étais accordée une petite pause lorsque tu avais senti que ton mentor s'éloignait un peu. Tu avais rejoint tes deux complices, vous parliez tranquillement et l'impensable se produisit.
Tu venais de sentir une odeur inconnue près de la frontière sur laquelle vous étiez postée, une odeur facilement reconnaissable à sa puanteur.
Un membre de la Troupe Embrumée approchait.
Tu t'étais redressée vivement, très vite imitée par tes deux meilleurs amis, les yeux scrutant les alentours avec précision. Mais vous ne voyiez rien. Vous n'avez rie vu et c'est ce qui a provoqué la catastrophe.
Tu te souviens d'une forme noire qui vous fonçait dessus, tu te souviens de ses yeux d'un brun si sombre que leurs reflets étaient d'un rouge sanglant. Tu te souviens avoir vu Droy tomber à terre pour ne plus se relever. Tu n'étais pas inquiète cependant, du moins pas plus que tu ne l'étais déjà, tu savais qu'il n'était qu'évanoui. Du moins tu priais pour que cela soit le cas. Tu avais l'impression de tout voir au ralenti, tu regardais, bêtement plantée là, Jette se battre avec ce matou noir qui avait débarqué de nulle part et qui sentait l'ennemi à plein nez. Lorsqu'il en eut fini avec ton ami, tu repris conscience d'un seul coup et tu hoquetas, terrifiée. Tu as reculé loin, très loin, tu voulais t'éloigner de lui, de ce sang qui coulait et qui te faisait perdre ta concentration. Tu te souviens que l'ennemi avait lâché une phrase comme "Tu m'as l'air aussi redoutable qu'une crevette" avant de t'attaquer.
Tu n'avais jamais vraiment été très forte au combat, la chasse était ton domaine de prédilection. Ce jour-là, tu l'as bien regretté.
Tu t'es faite assommer avant d'avoir pu crier à l'aide bien que tu savais pertinemment que personne ne pourrait t'entendre ici.
Alors que tu étais encore inconsciente, ce mâle qui t'étais inconnu avait réussi l'exploit de vous traîner tous les trois jusqu'aux environs de votre camp. Il avait osé braver ce danger seulement pour vous humilier tous les trois.
Et il avait bien réussi son coup.
Lorsque tu t'es réveillée, tu ne savais pas où tu étais. Tu voyais mal et tout te semblait noir, mais c'est vrai qu'en fermant les paupières, on ne voit pas grand chose. Puis tu as ouvert les yeux.
Mais il y avait un problème.
Tu voyais parfaitement tout ce qui se situait à ta gauche mais tu ne voyais rien à ta droite, rien du tout, le vide complet, le néant, le noir total.
Et puis tu as ressenti la douleur.
Tu as voulu hurler mais tu n'as pas pu, ta bouche s'est ouverte sur un cri muet tandis que des larmes jaillissaient de ton œil gauche, tes épaules tressautaient au rythme de tes sanglots silencieux et plus rien n'avait d'importance. Tu avais perdu l'usage de l'un de tes yeux, tu ne pourrais dorénavant plus rien faire correctement.
Suite à cet  épisode marquant, tu t'es rendormie avant de te réveiller de nouveau, hantée par les cauchemars.
Tu n'a jamais dit qui t'avait fait ça quand bien même tu l'avais reconnu au dernier moment.
Gajeel dominant la mort.
Tu le détestais, tu le haïssais, tu le maudissais.
Le pire de tout a été d'apprendre que personne n'avait pu l'attraper. Il avait couvert ses traces et personne n'y pouvait rien.
Tout le monde te posait des questions sans arrêt mais tu ne voulais rien entendre, tu étais déjà forte de caractère et tu n'hésitais pas à balancer des coups de griffes si besoin. Tu ne voulais pas leur dire qui t'avait fait ça, tu avais déjà assez honte de toi, tu n'avais même pas réussi à lui tenir tête plus d'une minute.
Dès lors tu t'es entraînée plus dur que jamais, tu voulais prouver à ta Troupe que tu étais toujours aussi forte, toujours aussi fière même si ça n'était qu'un leurre. À l'intérieur tu étais tout le contraire.
Détruite.
Brisée.
Abîmée.
Cassée.
Rien ne semblait pouvoir rallumer cette lueur de vie qui s'était éteinte peut-être de manière définitive dans ton unique œil.
Tes entraînements ne te suffisaient plus alors tu partais la nuit, seule, tu t'acharnais sur des arbres, le sol, sur tout ce qui bougeait. Tu t'entraînais sans relâche, repoussant chaque jour tes limites, désirant te surpasser comme jamais tu ne l'avais fait.
En faisant cela tu pensais t'élever mais tu ne faisais que te rabaisser.
Tu te disais toujours que tu étais trop faible et que, de toute façon, étant une femelle, tu serais toujours faible. Néanmoins tu gardais un objectif en tête : tuer ce Gajeel arrogant. Tu en rêvais la nuit, tu en parlais tout le temps à Jett et Droy et tu ne semblais pas remarquer qu'il s'éloignait peu à peu de toi, qu'ils patrouillaient ou chassaient sans toi désormais.
Tu étais bien trop absorbée par tes désirs sanglants et tes rêves glauques pour faire attention à ça. Ton esprit frisait la folie et tu n'en avais pas conscience, Gajeel était devenu une obsession, ton obsession. Tu rêvais de lui faire payer tout ce mal qu'il t'avais infligé, tu souhaitais qu'il souffre comme toi tu avais souffert, tu voulais voir son sang couler de sa gorge, tu voulais le voir s'étouffer avec et mourir lentement sous tes yeux tandis que tu goûterais au plaisir d'une vengeance bien menée.
C'est ainsi que tu as terminé ton apprentissage.
Au terme d'une erre heureuse et à l'aube d'une folie tueuse.

Tu es enfin devenue une chasseuse à part entière au sein de la Troupe Inondée. Ton nom, Levy s'égarant à la frontière des Enfers, n'est désormais plus assimilé à une gentille petite novice obéissante mais à une indifférente et obstinée chasseuse borgne.
Cette demi cécité t'avait bien posé quelques problèmes au début mais tu y étais maintenant habituée bien que tu regrettes encore ton oeil perdu.
Tu n'es plus la même.
Tu es devenue hargneuse, plus réfléchie, indifférente même. Tu caches tout ce que tu ressens vraiment au plus profond de toi, tu n'aimes plus la compagnie des autres, tu n'as plus aucune confiance en toi, tu n'as aucune assurance mais tu essaies tout de même de cacher tant bien que mal ce côté sadique qui resurgit chaque fois que tu penses à ton ennemi juré ou au sang que contient un organisme.
Jett et Droy sont partis pour ne plus jamais te revenir. Ils ne sont pas morts, non. Ils ne te reconnaissent plus dans ce corps déformé par une haine vengeresse et par un pessimisme à toute épreuve. Tu es bien loin de la petite chatte optimiste, un sourire joyeux éternellement collé aux babines. Ils sont partis et, bien que tu en sois infiniment triste et que tu t'en rendes malade parfois, lorsque tu es seule, tu ne laisse rien paraître au sein de la Troupe. Personne ne devrait s'intéresser à toi, tu n'es pas intéressante, tu n'en vaux pas la peine après tout.
Avec le temps, ta certitude que tu étais faible s'était accentuée. Car tu étais une femelle, tu étais faible. Car tu étais seule tu étais faible. Tu ne t'es jamais sentie aussi seule de toute ta vie ces derniers temps. Sans tes amis pour discuter, tu n'es plus rien, tu ne sers plus à rien et tu ne sais plus rien faire mis à part servir ta Troupe.
Tu as en toi une certitude profondément ancrée das ton esprit.
Tu es un monstre.
C'est tout ce dont tu es sûre.
Si tu ne l'étais pas, tu ne regarderais pas le sang des autres couler sans rien faire, un sourire cruel aux babines, tu ne rêverais pas de tuer tout un chacun seulement pour voir ce liquide rouge et poisseux dégouliner sur leur pelage.
Tu serais normale.
Comme tout le monde.
Uniforme.
Oh, tu as essayé de faire bonne figure, d'essayer de t'intégrer, de te faire d'autres amis qui t'aimeraient et que tu aimerais mais, mis à part le respect, tu n'inspires rien de bon. La pitié, tu n'en veux pas et tu n'en as pas besoin. Tu ne veux pas non plus supporter des critiques sur la manière dont tu fonctionnes, tu veux des amis qui t'aime et te respecte.
Tu veux Jett et Droy.

Tu as fait des efforts, tu as essayé de mettre ta vengeance de côté, tu as essayé d'aimer les gens. Et tu as réussi mais tu as trop peur de t'avouer cette vérité, ta vérité.
Tu as recroisé ton agresseur, Gajeel, l'autre jour. Au départ tu as voulu le déchiqueter, le tuer, lui enlever un œil comme il te l'avait fait. Mais une petite voix à l'intérieur de ton cœur t'avait soufflé de ne rien faire et de l'observer tranquillement. Tu lui a obéis par tu ne sais quel miracle.
Pour le regretter aussitôt.
Il t'a aperçu du coin de l’œil, il n'a rien dit, n'a pas semblé comprendre et tu t'es enfuie en courant sans plus attendre. Tu ne te comprenais plus. D'une part tu souhaitais le tuer plus que tout, de l'autre, ton cœur s'affolait en le voyant.
Stupide cœur.
Stupides sentiments.
Tu savais parfaitement ce que cela signifiait et, alors que les lunes passaient, cette haine et cet amour s'entremêlèrent pour ne former qu'une violente passion, tu en débordais. Cela ne faisait qu'augmenter un peu plus ta folie mais tu n'y pouvais rien tu voulais qu'il souffre mais ton cœur ne battait plus que pour lui, pour ce guerrier d'une autre Troupe, pour cet agresseur t'ayant enlevé la vue de moitié.
Tu l'aimais, oh oui.
Et puis tu l'as tué.

Tu avais alors cinquante lunes tout rond.
Tu n'assumais pas cet amour tordu, tu te défilais face à lui, tu préférais céder à cette haine vengeresse que tu éprouvais également pour ce même chat. Et puis lorsque tu l'as revu, tu n'as pas réfléchi. Tu l'as bien amoché et, après lui avoir glissé un "Je t'aime" à l'oreille, tu lui as porté le coup de grâce.
Tu as regretté cet amour, tu as regretté ton geste.
Tu as souffert de toute cette histoire.
Amoureuse de son agresseur, quelle honte pour toi, pour ton état d'esprit.
Tu aimais trop passionnément des chats n'étant pas fait pour toi. Tu te liais trop facilement d'amitié bien que de manière factice. Tu ressentais trop de joie, trop d'optimisme encore, trop à ton goût en tout cas.
Alors un soir que tu étais sortie, te baladant sur le territoire, errant sans but particulier, tu as fait l'impensable.
Tu as banni de ton esprit et de ton cœur toute trace d'émotion positive.
Tu ne voulais plus aimer.
Tu ne voulais plus être joyeuse.
Tu ne voulais plus d'amis.
Tu ne voulais plus voir la vie en rose.

Quatre lunes.
Ça fait quatre lunes que tu observes en biais tes amis d'enfance, envieuse de leur bonheur. Et pourtant, tu ne regrettes pas ce que tu as fait ce soir-là, il y a quatre lunes.
Tu estimes avoir vécu ta vie.
Tu as eu des amis, tu as aimé et tu as souffert.
Fin de l'histoire.
Tu ne vis plus que pour ta Troupe dorénavant.
Toutefois, tu ne te fais pas d'illusions.
Tu es toujours cette sorte de monstre tordu et sadique qui se paralyse à la vision du sang, qui aime faire souffrir tout un chacun.

Car de toute façon, en chacun de nous se cache un monstre, une facette abominable dont nous avons tous tellement honte.
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