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 Vent d'Hiver

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Biket
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Biket


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MessageSujet: Vent d'Hiver   Vent d'Hiver EmptySam 18 Fév - 13:48

Âge : 38 lunes
Sexe : Mâle
Clan : Solitaire
Rang : //
But : Vivre. Car la vie est faite pour être goûtée telle une pomme. Mourir. Car la plupart des pommes sont empoisonnées.

PHYSIQUE : Tu es un chat plutôt joli bien qu'ayant un physique pour le moins banal. Oui, tu es joli, tu es beau, tu es charismatique et tu le sais. Tu le sais et je pense que c'est cela qui fait tout ton charme, qui fait que tu as l'air si rayonnant. S'ils savaient tous que cette clarté, cette aura d'aisance qui t'entoure est contrastée par une âme bien sombre... Ah, j'en ris. Tu es beau mais hideux, joli mais immonde.
Par où commencer ?
Tu es plutôt grand, haut sur pattes comme on dit et avec ta carrure, qui est tout le contraire d'imposante, s'associe une finesse appréciable. Bien que tu n'aies absolument rien contre les chats en embonpoint, tu ne supportes pas ça pour ton propre corps. Sur ledit corps repose une jolie fourrure épaisse constituée de poils épais logiquement, et longs. Ils sont colorés d'une agréable couleur crème, pas comme du blanc, plus foncé, plus beige mais sans non plus virer sur du roux clair. En fait, ton pelage est semblable à la peau de certains Bipèdes que tu as déjà vus. En plus joli. Cette couleur est plus en valeur sur un pelage que sur une peau lisse ou non. Bref, là n'est pas la question.
Je vais parler de ton visage à présent, il est normal, plutôt fin pour s'accorder au reste de ton corps. En son centre tu as deux yeux un peu plus grands que la normale mais rien de trop flagrant. Ces yeux sont en amande et d'une belle couleur noisette pailletée d'or. Je ne le dirai qu'une seule fois mais ton regard est des plus captivants.
Tu es joli Vent d'Hiver.
Tu es pourtant le seul à ne pas le voir.


CARACTERE : Tu es un chat bien étrange. En fait, il faudrait carrément donner une médaille à ceux qui arrivent à te cerner. Ils n'existent pas. Elle n'existe plus. Il y a bien une personne qui a compris qui tu étais, comment tu étais. C'est moi. Si je devais te décrire hum... Comment ferais-je ? Oh je sais.
Tu es un menteur compulsif. Le pire menteur de tous les temps, tu mens tout le temps, pour n'importe quoi et n'importe quand. C'est plus fort que toi, tu as besoin de mentir. Que ce soit pour dire si tu vas bien ou non, si tu as passé une bonne journée, ce que tu as fait aujourd'hui et tout un tas d'autres choses ayant plus ou moins de l'importance. C'est ainsi que l'on peut deviner que tu es manipulateur. Souvent, tu ne le fais pas exprès, ce n'est pas ta faute si tu es plutôt joli, oh oui, tu es charismatique, c'est comme ça que tu m'as attirée à toi je te rappelle. Mais on ne peut pas appeler ça autrement, tu manipules les gens, tu profites de ton charisme, que ce soit pour les pousser à faire quelque chose pour toi ou les pousser à dire quelque chose que, de base, ils se refusent à dire, tout ceci se rapporte à la manipulation. Le pire dans tout ça c'est que tu en as conscience et que tu te dégoûtes d'être comme ça, de toujours tout enjoliver alors que non, le monde n'est pas rose, le monde est tout noir. Tout noir. Oh oui il y a ça aussi. Tu es assez radical dans tes jugements. Selon toi, tout est soit tout noir ou tout blanc. Quelqu'un est forcément gentil ou méchant. Et si tu n'arrives pas à coller une étiquette à quelqu'un, tu le considères comme quelqu'un à éviter. Moi j'étais quelqu'un que tu aurais dû éviter, selon ton jugement. C'est comme dans tes relations, tu peux passer de l'amour à la haine en un éclair, tu ne fais pas de compromis. J'en suis le parfait exemple. Tu m'as aimée autant que tu m'as haïe. Mais rassure-toi, je ne t'en veux pas. Tu n'es pas rancunier non plus toi d'ailleurs. C'est l'une de tes quelques qualités que je daignerai bien te reconnaître. Cependant, bien que n'étant pas rancunier, ton âme reste marquée par les épreuves, les trahisons et les coups durs déjà surmontés. Oui parce que tu es quelqu'un de très sensible. Attention, tu n'es pas susceptible, non, tu restes de marbre devant les insultes les "Pauvre fou !" et autres sobriquets dont on t'a affublé. Mais sensible, oui, ça tu l'es. Parce que même si tu ne t'emportes pas tout le temps, que tu restes souvent de marbre, ton coeur souffre, lui, seul dans ce si grand corps. Ton coeur souffre et les insultes te font te sentir comme un moins que rien. En plus, comme tu n'as absolument aucune estime de toi-même et que tu passes souvent ton temps à t'auto dénigrer, cela n'arrange absolument rien. Si on ajoute à cela le fait que tu crains profondément le regard et le jugement des autres, tout ceci est une véritable catastrophe. Tu es une catastrophe Vent d'Hiver. Mais ne t'en fais pas. J'en étais une, moi aussi. C'est peut-être pour ça que tu m'as aimée ? Peut-être pour ça qu'on a tout gâché ? Ah oui parce qu'il faut savoir que tu as des problèmes relationnels toi, ah ça oui. Parce que même si tu es quelqu'un de fidèle, t'es juste incapable de gérer correctement tes relations, je vois pas ce que je peux en dire d'autre. En fait, la plupart du temps, t'as tellement peur que l'on t'abandonne, tellement peur d'être seul que tu as tendance à abandonner le premier. Abandonner pour ne pas être abandonné. Ça paraît complètement stupide dit comme ça mais c'est ainsi, tu es comme ça. Il n'empêche que tu es sacrément ironique et contradictoire comme personne. Tu ne trouves pas ? Tu as peur de l'abandon et peur de la solitude et pourtant tu as une phobie sociale impressionnante. C'est d'ailleurs à cause de cette phobie que tu as quitté ton Clan d'origine. Et aussi parce que tu étais vraiment trop étrange pour eux mais ça c'est autre chose, une autre histoire, j'y viendrai un peu après. Ta phobie sociale donc. En fait, je ne sais pas trop si on peut parler de phobie. Tu souffres plutôt de la personnalité évitante je pense. Tu ne t'impliques pas dans grand chose, tu n'aimes pas parler aux gens, devoir leur sourire, tu n'aimes pas les gens, ils te font peur, ils sont imprévisibles selon toi. A moins que tu ne connaisses extrêmement bien la personne et que tu sois sûre qu'elle te porte dans son coeur, tu ne vas pas au contact de l'autre, cela te terrifie. Ainsi, tu te perçois comme étant incompétent, comme un moins que rien. Et cela engendre le fait que tu es quelqu'un de profondément irresponsable mais également que tu es absolument incapable de prendre des décisions seul si personne n'a approuvé tes choix avant. Quoique, maintenant que tu es tout seul la majeure partie de ton temps, cela devrait changer. Je l'espère pour toi en tout cas. Seul... Ah encore une contradiction. Tu es quelqu'un d'assez solitaire. C'est bête hein. T'as peur de la solitude et tu ne supportes pas les gens mais tu aimes être seul. Même moi, à ce stade, je ne comprends plus. Personne ne te comprend jamais. T'es indéchiffrable, vraiment.
Aaah, je pourrais parler de toi pendant des heures. Mais il ne faut pas que j'oublie de t'attribuer quelques qualités, ce serait regrettable, tu ne crois pas ? Allez, je me lance.
Hum, indéniablement, tu es une personne intelligente. D'ailleurs, tu tires profit de cette intelligence en étant très observateur par rapport à absolument tout ce qui t'entoure. A défaut d'être bavard, tu remarques les secrets du silence. Et tu sais que, souvent, le silence est plus bavard que les mots eux-mêmes. Cependant, comme tu ne parles pas, on te voit souvent comme quelqu'un de discret ce qui n'est pas faux du tout. Discret et anxieux. Cette anxiété rejoint un peu ta peur des autres et ton incapacité à prendre des décisions. Je ne vais pas revenir là-dessus, on a autre chose à faire. Ah j'avais néanmoins oublié de mentionner que toi et les crises d'angoisse c'est le grand amour. Ça arrive toujours sans prévenir, des fois parce que tu crains quelque chose parfois juste comme ça. C'est étrange hein ? Ton rythme cardiaque s'accélère, tu sens ton coeur qui palpite et pourtant tu as l'impression d'étouffer, d'avoir une sorte de gêne dans ton poitrail. Généralement, tes pattes tressaillent toutes seules ou alors te démangent sans raison. Tu as la vision troublée, floue, tu as comme des vertiges ou des étourdissements, tu frissonnes et pourtant tu as trop chaud. Parfois il y a les acouphènes, et les douleurs dans le ventre. Il t'est déjà arrivé de vomir juste après, ou même pendant. C'est assez chiant.
Surtout qu'avec toi, ces crises d'angoisse sont suivies la plupart du temps d'un profond sentiment de vide, de déprime ou tout simplement d'absence d'émotions. Quoique, tu n'as pas toujours besoin d'une crise d'angoisse pour avoir tout ça. Tu sais pourquoi ? Parce que tes émotions sont comme les montagnes russes des Bipèdes. Tu passes de l'euphorie à la dysphorie en un claquement de doigts, de l'extase la plus totale à l'impassibilité la plus froide. C'est terrifiant. Mais bon, moi j'y étais habituée. Ce n'est pas toi qui a le contrôle, jamais, ce sont toujours tes émotions, elles sont incontrôlables, indomptables. Tu n'y peux rien. J'étais aussi habituée à tes sautes d'humeur. Sautes d'humeur qui sont fréquentes et rapides, elles arrivent souvent sans raison ou pour des choses minimes, sans grande importance. Que dire de tes émotions ? Oh, je sais. Tu vois, une personne "normale" ressent les choses "normalement". Eh bien toi, dans le cas d'une personne "normale" tu ne ressens pas les choses "normalement", non. Tu les ressens comme si elles étaient multipliées par dix. Un petit accrochage de rien du tout parce que tu n'es pas d'accord avec untel sur le goût de ce mulot ? Ta colère est immense et bascule vers la rage, la haine. Ton sentiment d'être incompris se mue en sentiment d'être rejeté alors tu es blessé, tu prends tout personnellement et tu ne comprends pas. A cause de ça, tu as déjà tenté de mettre fin à tes jours. En te risquant sur les routes, en te laissant mourir de faim, en sautant d'un arbre. Tu n'as jamais réussi à aller jusqu'au bout. Alors encore aujourd'hui, tu te fais du mal physiquement. Pour ressentir quelque chose, pour être sûr que tu es bel et bien vivant. Ton pelage est parsemé de cicatrices que tu caches en rabattant tes poils dans tous les sens. Et tu en as honte. Ton corps te dégoûte tout autant que ton esprit.
Mais tu sais quoi ?
Moi, je te trouve courageux.
Et je sais que tu l'es même si tu es convaincu du contraire. Tu es courageux parce que tu arrives à vivre avec tout ce merdier dans ta tête. Tu arrives à vouloir un avenir meilleur. Parce que même si tu es quelqu'un de plus que pessimiste, cela ne t'empêche pas de te battre contre toi-même, contre ta nature profonde. Allez, je vais être gentille et généreuse aujourd'hui, je vais te parler de nous deux, de ce que tu es devenu à cause – ou grâce ? - à moi. C'est moi qui t'ai rendue possessif. Oh ouais, t'es vraiment possessif comme personne. Tu supportais pas qu'on vienne me parler de trop près, t'aimais pas les regards que pouvaient me lancer quelques mâles, t'aimais pas qu'on me regarde trop longtemps où même qu'on me regarde tout court. Tu me voulais pour être à toi et seulement à toi. Et malgré le fait que maintenant je ne sois plus là, tu es et reste possessif et, par conséquent, jaloux. Mais je ne t'ai pas laissé que ça question souvenirs. Oh non. Je t'ai causé une aggravation de tes troubles obsessionnels compulsifs. Tu en avais déjà avant de me rencontrer. Par exemple, tu ne supportais pas que, si ta patte avant droite ne faisait qu'effleurer quelque chose, elle ne le fasse pas une deuxième fois mais dans l'autre sens. Comme pour annuler l'effet du premier effleurement. Tu ne supportais pas non plus que les rayons de soleil traversent la tanière et se déposent sur toi ou sur les litières donc tu colmatais toujours tout de sorte à ce qu'il n'y ait aucune lumière capable de traverser la voûte. Tu as plein d'autres petites obsessions maintenant, à cause de moi. Maintenant, lorsque tu te lèves le matin, tu as besoin de te tourner deux fois de chaque côté pour être sûr que tu ne veux pas te rendormir, tu as besoin de passer trois fois ta patte derrière tes oreilles lorsque tu fais ta toilette. Ta toilette d'ailleurs tu la fais lorsque les premières nuances de rose apparaissent dans le ciel, le soir. Lorsque tu chasses, tu attends systématiquement six secondes avant de fondre sur ton gibier et tu ne t'éloignes jamais de plus de cinq mètres entre chaque petit tas que tu fais lorsque tu enterres tes proies.
Mais ça, ce n'est rien. Parce que la pire des choses, ou peut-être la meilleure, qui sait, que je t'ai donnée, c'est la dépendance.
La dépendance affective même, pour être plus précise.
Avant ça allait, tu supportais la solitude à long terme.Maintenant tu as du mal. Tu as besoin de contacts, tu as besoin que l'on te touche, tu as besoin de savoir que tu n'es pas invisible, que tu existes, tu as besoin d'affection pour te sentir bien, tu as besoin de sentir l'amour que l'on te porte. Tu as besoin que l'on soit démonstratif avec toi. Mais malgré ces besoins, tu ne viens pas naturellement quémander un coup de langue, un câlin ou une caresse du bout de la queue, non, tu te sentirais trop égoïste, tu t'en veux déjà suffisamment d'être dépendant comme ça.
Mais en plus d'être dépendant affectif, tu es aussi dans le déni. Tu refuses tout. Non, en fait, tu as peur de tout. Tu as peur de d'aimer comme tu as peur que que l'on t'aime.Tu te considères comme une grenade dégoupillée. Tu peux exploser à tout moment et tu ne veux pas que que l'on souffres à cause de ça, tu ne veux pas que les autres voient ce gâchis. Tu refuses qu'ils se rendent compte que sous ton apparence forte tu es résolument fragile. Tu n'es pas fort, tu n'assures pas, tu es faible, d'une certaine manière. C'est ainsi que tu te perçois au quotidien. Oh tu es fort quand même, d'une autre façon d'être. Mais là, c'est différent. Tu te vois plus faible que fort. Tu ne veux pas que l'on voit au-delà des murs que tu t'es imaginés. Tu ne veux pas que l'on constate à quel point tu es vulnérable.
C'est ainsi que tu es.
Tu es aussi joli qu'hideux au fond.
Mais toi, tu vois plus facilement ta noirceur que ta blancheur.
Pourtant, moi je la vois.
Moi, je t'aimais.


HISTOIRE :

Je me sens mal. Plus mal que jamais. Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Pourquoi ? Pourquoi je me sens si vide, si exclus, si abandonné ? Pourquoi j'ai tellement envie de faire ça ? Pourquoi ce besoin oppressant revient-il à la charge ? Non ! Je suis heureux ! Je dois être heureux ! Je n'ai pas le droit d'aller mal ! Arrête ! Va-t-en !

--

Bonjour à vous. Nous sommes heureuses de vous accueillir dans cette partie de nous. Ah, oui. C'est qui "nous" ? C'est Vent d'Automne et une certaine personne, une certaine voix. Ce petit paragraphe est une sorte d'introduction à ce que nous nous apprêtons à vous raconter. La voix, l'autre personne, a un nom. Pour le moment, elle préfère rester anonyme, vous découvrirez plus tard de qui il s'agit. Et, comme cette voix ne connaît en rien les détails de ma vie avant notre rencontre, cette histoire sera donc divisée en deux parties. La première sera racontée par moi-même, Vent d'Automne. La deuxième, ce sera par Elle. Vous serez prévenus lors du changement et, si jamais vous êtes bigleux, ne vous en faites pas, ledit changement sera flagrant, vous vous en rendrez donc compte très facilement.
Sur ce, nous vous laissons apprécier nos souvenirs.
Aussi sombres soient-ils.

Vent d'Hiver


Pour remonter à l'origine de mes origines, sachez que mes parents étaient tous deux des guerriers appartenant au Clan de l'Ombre. Ma mère se nommait Fragrance Printanière et mon père, lui, répondait au nom de Serre du Hibou. Lorsque je suis née de leur union, je n'étais pas seule, il y avait une soeur avec moi. Elle s'appelait Petite Mésange. Un joli nom, oui c'était un joli nom. Un nom joli pour une âme immonde.
Je déteste ma soeur. Je l'ai toujours détestée aussi loin que je m'en souvienne. Parce qu'elle était la petite fille parfaite, parce qu'elle était ce que je devais être selon les autres. Parce que j'étais trop étrange. Trop bizarre avec mes sautes d'humeur. Moi j'étais l'enfant bizarre. Oh, j'étais aimée, ne vous méprenez pas. Mais ce n'était pas pareil. Là où on ne tarissait pas d'éloges pour ma soeur, on se taisait pour moi. On peinait à trouver ses mots. Enfin.
Oh vous voulez les détails de ma naissance ?
Eh bien c'est assez simple, je suis née dans la pouponnière du Clan de l'Ombre, ma stupide soeur est venue la première et moi, j'ai mis du temps à arriver. Faut croire que j'étais pas trop pressée. C'est la guérisseuse qui s'est occupée de moi, c'est elle qui m'a réchauffée, qui a fait en sorte que j'aille bien. Ma ère, elle avait décidé de s'occuper de ma soeur. A croire qu'elle avait déjà décidé bien avant qu'elle n'aimerait réellement que sa première-née. Absurde.
Bien, maintenant que ce détail est passée, je vais vous parler de mon enfance.
Celle-ci s'est déroulée pour le moins normalement, j'étais un chaton comme les autres. Enfin. Presque comme les autres. Disons que j'étais nettement plus dépendante de ma mère, je n'aimais pas qu'elle me laisse seule trop longtemps. Mais, paradoxalement, je ne supportais pas d'être avec  ma soeur, chaque fois qu'elle voulait être avec moi je voulais être toute seule, qu'on me fiche la paix. Quant à mon père, comment dire... Il n'était pas très présent, jamais trop là mais pas non plus absent. Il passait apporter deux souris, nous disait bonjour et repartait. Je n'ai jamais eu de réelle conversation avec lui lorsque j'étais toute petite. Voilà. Telle était ma famille.
Oh rassurez-vous, je ne vais pas vous raconter une histoire à dormir debout, ma famille n'a pas implosée, mes parents ne sont pas morts dans de tragiques circonstances et je n'ai jamais surmonté la haine - oui la haine - que j'avais pour ma soeur, non. Non non. En fait il ne s'est pas passé grand chose à part que j'ai choisi de m'éloigner. Je n'aimais pas ma mère et je n'aimais pas ma soeur. Pas du tout. Il n'y avait pas de "Non, mais...", juste un "Non" ferme et définitif.
Alors que mon père, lui, je l'aimais beaucoup. D'un "Oui" aimant et définitif lui aussi. Je l'aimais beaucoup parce qu'il faisait avec mon caractère, il ne s'en plaignait jamais. Il supportait mes sautes d'humeur, mes troubles obsessionnels compulsifs même si, à l'époque, je n'en avais que peu et qu'ils n'étaient pas très prononcés, pas comme aujourd'hui. Mon père c'était celui qui arrivait à me faire ressentir quelque chose quand je me sentais vide, parce que cela m'arrivait déjà en étant chaton. Je devais avoir autour de quatre lunes environ, je crois. Mon père c'était celui qui savait quand est-ce qu'il fallait me laisser tranquille et quand il fallait justement, être avec moi et me donner de l'attention. J'étais déjà un peu dépendante de l'affection qu'on, qu'il, me portait.
Pauvre moi.
En outre, mon enfance a été très tranquille. J'ai fait une ou deux fugues, comme tout chaton, à la différence que, moi, je ne voulais pas revenir. Mais à chaque fois je revenais, chaque fois je me disais que je ne pouvais pas partir sans dire au revoir, au moins à mon père.
Et puis je suis devenue apprentie. Nuage d'Automne. Nuage d'Automne et Nuage de Mésange. Deux jolies soeurs, deux hideux mensonges. Je crois que c'est à partir de là que tout a commencé à se dégrader. Je ne supportais plus ma soeur, je ne voulais plus la voir, je voulais qu'elle parte, qu'elle s'en aille pour toujours, qu'elle soit loin de moi. Je ne voulais plus rentrer dans la tanière des apprentis, je refusais tout entraînement commun, je refusais toute parole. Et les gens ne comprenaient pas. Personne n'a jamais compris. Après tout, j'étais déjà incompréhensible à l'époque et il n'y avait aucune raison apparente de mon soudain évitement à l'égard de ma soeur.
A cause de ça, je l'ai presque tuée.
Elle n'a pas compris, la garce. Tout ce qu'elle a su et qu'elle sait toujours, c'est que je lui ai arraché la fourrure de l'échine pour ensuite lui déchiqueter le ventre. Elle est restée une lune dans la tanière de la guérisseuse. Le temps que sa si fragile peau se remette. Et moi, je n'ai plus parlé. Sans rire. Je ne disais plus rien, j'étais devenue muette.
La vie a continué ainsi. Sans mots. Jusqu'à la fin de mon apprentissage. Inutile de vous dire que personne n'est restée bien longtemps lors de mon baptême de guerrière. Ma mère m'a accordé un joli regard empli de dégoût et mon père, lui n'est même pas venu. Et oui. Lorsque l'être que l'on aime le plus au monde n'est pas là pour vous faire vous sentir fière, un certain vide se fait dans votre coeur.
Autant vous dire que j'ai un peu dégénéré.
Dès le lendemain, je suis partie en patrouille et, ironie du sort, j'étais avec mon père et ma soeur. A croire que le lieutenant de l'époque avait un sacré sens de l'humour. Il n'empêche ce jour-là a été le pire jour de ma vie. Non, pas le pire. L'un des pires.
Disons que je me trompais de monstre.
Disons que lorsque ma soeur a été tuée, je n'ai pas trop compris.
Disons que quand j'ai été accusée du meurtre par mon père, je n'ai pas compris non plus.
Disons que quand ma mère m'a laissé une cicatrice bien visible sur l'échine, là non plus, je n'ai pas trop compris.
En fait, je crois que je n'ai jamais vraiment réalisé.
Et puis j'ai été exilée.
Et ainsi a débuté ma perte.

Bien. Ma partie n'est pas encore finie, ne vous en faites pas. Mais je voulais juste vous prévenir. Je ne compte pas forcément décrire tout en détail. Ma descente aux enfers, vous devez la connaître, mais vous n'avez pas besoin d'en savoir tous les détails. Je vous demanderais donc de bien vouloir faire sans.
Merci de votre compréhension.

Je suis partie. Loin. Le plus loin possible.
Je suis partie beaucoup trop loin pour me souvenir où exactement. Tout ce que je sais c'est que j'ai bien failli mourir une ou deux fois sur le chemin. Volontairement je veux dire. Je ne dormais plus, à l'époque. L'insomnie me tenait et je ne pouvais rien y faire alors, pour combattre cette torpeur qui me faisait me sentir vide, je me tuais à petit feu. Je me déchirais la peau, je m'arrachais la fourrure, je me défonçais le coeur.
Je suis morte bien des fois, mon âme du moins.
Mon corps n'a pas voulu céder, même face à la gravité qu'exerçait le sol lorsque je suis tombée du haut de cet arbre si grand, même face aux furieux courants d'une rivière qui aurait dû m'emporter dans ses eaux troubles et profondes. Non, mon corps n'a pas flanché. Mon corps est devenu mon enfer personnel. Mon corps me portait et tout c que je voulais, c'était qu'il se vide de son sang, qu'il me laisse crever. Qu'il arrête de m'obliger à penser.
Pourquoi n'avais-je pas vu le réel monstre de cette histoire ? Pourquoi père avait-il été si compréhensif avec moi juste avant de m'accuser de son crime ?
Il y a des questions auxquelles je n'aurais jamais la réponse.
Il y a des questions auxquelles je ne saurais jamais quoi répondre.
Il y a tant de choses que je ne saurais jamais.
Mais il y a une chose que je sais et qui restera.
Je sais que je l'ai aimée.
Je sais que je l'aimerai toujours.

C'est le soir, le crépuscule arrive, le ciel se pare de mille nuances de rose et de orange et moi je contemple ce spectacle, juchée sur un grand rocher acéré. Je ne suis pas triste, je ne suis pas nostalgique, mélancolique. Je ne suis pas heureuse, je ne suis pas euphorique, joyeuse.
Je suis vide.
Cette journée est vide, vide de sens. A l'image de mon existence dénuée de but. En a-t-elle seulement eu un, un jour ?
J'en doute.
C'est aujourd'hui que se finit ma vie.
Aujourd'hui que mon sang se répandra sur ce rocher, le colorant d'un beau rouge pourpre qui deviendra marron puis virera au noir avant de s'écailler et de disparaître. Ainsi va la vie, ainsi survient la mort.
Je me souviens que je me suis entaillée. Mes deux pattes avant. Sur ce rocher tombant en ruine. J'ai vu mon sang couler et j'ai souri, j'ai fermé les yeux et j'ai apprécié la douleur.
Je me sentais enfin en vie.
Le vide était parti et ma tête s'en portait mieux mais je savais que, dans quelques secondes, il allait revenir. Et ça, je ne le voulais pas. Alors je me suis entaillé moi-même l'épaule puis l'autre, puis encore les pattes avant. J'ai continué ainsi jusqu'à rouvrir des cicatrices.
Je me dégoûtais mais cela me faisait tellement de bien en même temps.
Je me hurlais de m'arrêter mais aussi de la fermer, de continuer, de répandre ce sang souillé, ce sang de monstre, d'en finir avec toutes ces conneries.
Et puis j'ai vacillé.
J'ai commencé à me sentir faible.
Et je suis tombée.
J'ai chuté du haut de cette falaise, le sang continuant de couler. Ma vie continuant de s'échapper.
Mon temps commençant à s'éclipser.


Hannah


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